Un désaccord sur le partage du gâteau

Au cœur du conflit : la répartition des 950 millions d'euros que Bouygues Telecom est prêt à débourser pour acquérir La Poste Mobile. La Poste, détentrice de 51% du capital, estime qu'elle a droit à une part proportionnelle de cette somme, soit environ 510 millions d'euros. SFR, qui détient les 49% restants, avance un tout autre calcul. Selon lui, une grande partie de la valeur de La Poste Mobile provient du contrat de location du réseau SFR. Il réclame donc une part bien plus importante du gâteau, estimant qu'il a grandement contribué à la réussite de cette aventure.

Les enjeux de la négociation
Plusieurs enjeux expliquent la virulence de ce conflit :

• La santé financière de SFR: Le groupe de Patrick Drahi traverse une période difficile, avec une dette colossale de 24 milliards d'euros. Récupérer une part importante du produit de la vente de La Poste Mobile serait une bouffée d'oxygène pour ses finances.
• La transformation de La Poste: Le groupe postal cherche à se diversifier et à moderniser ses activités. Les fonds issus de la vente de La Poste Mobile lui permettraient d'accélérer cette transformation.
• Le marché des télécoms: La vente de La Poste Mobile bouleverse les équilibres du marché français des télécoms. Bouygues Telecom renforce ainsi sa position, tandis que SFR voit une opportunité de croissance lui échapper.

Un bras de fer qui pourrait avoir des conséquences importantes

Ce différend entre La Poste et SFR pourrait avoir des conséquences importantes sur le marché des télécoms. Si les deux partenaires ne parviennent pas à trouver un accord amiable, le dossier pourrait être soumis à un arbitrage ou même à un tribunal de commerce. En attendant, l'avenir de La Poste Mobile reste incertain.

Il est à noter que cette affaire met en lumière les difficultés liées aux partenariats entre acteurs publics et privés. Lorsque les intérêts divergent, les collaborations peuvent rapidement se dégrader.