Organisation et ressources humaines
Cette semaine, les grandes banques européennes publieront leurs résultats du deuxième trimestre, avec deux points d'attention majeurs pour les investisseurs : l'impact potentiel de la baisse des taux d'intérêt sur les profits et l'influence des récents événements politiques sur le moral des acteurs économiques. La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé ses taux en juin et prévoit une nouvelle réduction en septembre. Malgré cela, les bénéfices des banques restent élevés et les actions continuent de progresser.
Sensibilité faible aux taux d'intérêt
Les analystes de JP Morgan estiment que les banques européennes sont peu sensibles aux taux d'intérêt. La proportion de clients transférant leurs liquidités sur des comptes à plus haut rendement reste faible. Par conséquent, le revenu net d'intérêts, qui mesure la différence entre les gains sur les prêts et les coûts des dépôts, devrait demeurer élevé. Toutefois, les attentes élevées et les cours des actions proches de leur plus haut niveau en neuf ans signifient qu'il n'y a pas de place pour la déception concernant le revenu net d'intérêts, comme l'ont montré les résultats des banques américaines plus tôt ce mois-ci.Mercredi, les deux plus grandes banques de la zone euro en termes de capitalisation boursière, Santander et BNP Paribas, publieront leurs résultats pour la période allant d'avril à juin, ainsi que Deutsche Bank et UniCredit. La banque espagnole Sabadell, cible d'une OPA hostile de BBVA, publiera ses résultats mardi. Ces derniers seront scrutés de près alors que Sabadell tente de convaincre ses actionnaires de l'importance de maintenir son indépendance.
Perspectives positives malgré les incertitudes
Jeudi, Lloyds ouvrira la saison des résultats bancaires britanniques, suivie de NatWest vendredi et de Barclays et HSBC la semaine prochaine. La banque espagnole Bankinter a récemment annoncé que ses revenus issus des prêts ont bien résisté au deuxième trimestre, revoyant à la hausse ses perspectives pour 2024, ce qui a entraîné une forte hausse de son cours de Bourse.Les actions des banques européennes ont grimpé de 20 % cette année, comparé à un gain de 7 % pour l'Euro STOXX 600, soutenues par 120 milliards d'euros de dividendes et de rachats d'actions. Pourtant, la plupart des banques s'échangent encore en dessous de leur valeur comptable tangible, en raison des préoccupations sur la durabilité de leurs bénéfices.
Contexte Politique et Impact sur les Banques Françaises
Les actions de BNP Paribas et Société Générale ont fortement reculé en juin après que le président Emmanuel Macron a convoqué des élections législatives anticipées, suite à la victoire du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) lors des élections européennes. Dans ce contexte, les perspectives des banques françaises seront attentivement surveillées, en raison des incertitudes politiques après un scrutin législatif qui a conduit à une Assemblée nationale fragmentée et sans majorité claire. Société Générale et Crédit Agricole publieront leurs résultats le 1er août.Les groupes dotés de grandes divisions de banque d'investissement devraient bénéficier d'une bonne dynamique, avec une hausse des commissions de souscription et de conseil. Les analystes prévoient un bon trimestre pour les divisions banque d'investissement de Deutsche Bank et d'UBS, qui publiera ses résultats le 14 août, après que leurs homologues de Wall Street ont publié des résultats meilleurs que prévu. Les revenus issus du trading devraient être supérieurs à ceux du même trimestre en 2023, bien que les revenus des opérations sur l'obligataire, les devises et les matières premières (FICC) restent faibles. Toutefois, Deutsche Bank devrait annoncer une perte au deuxième trimestre, rompant ainsi avec 15 trimestres consécutifs de résultats positifs, en raison d'un procès lié au rachat de sa division Postbank.
Dernières notes