Rien n’est dû au hasard

Comment expliquer ce qui est inexplicable ? Pourquoi prendre un avion plutôt qu’un autre ou bien aller en vacances dans un endroit et pas ailleurs ?

Un couple de rescapés du vol Rio-Paris tombé dans l’Océan Atlantique en 2009 a remercié Dieu pour avoir involontairement raté l’avion. Et pourtant, quelques jours plus tard, l’un des membres périssait dans un accident de voiture. Est-ce le destin qui s’est acharné sur eux ou autre chose ?

Un autre couple, de jeunes amoureux habitant Singapour, partent finalement à Los Angeles en voyage d’agrément en prolongation d’un déplacement professionnel d’un des tourtereaux qui a eu lieu ailleurs aux Etats-Unis. Durant leur voyage, ils visitent le musée MOCA, et découvrent avec stupéfaction le Desk Calendar de Roy Lichtenstein, dessiné en 1962. L’œuvre fait apparaître des dates « au hasard ». Vraiment ? Le calendrier est ouvert à la date de naissance de Guillaume Lévy-Lambert, et la date d’anniversaire de son fiancé est entourée bien distinctement. C’est l’effet Waoouh ! Enfin, c’est peut-être autre chose… de vraiment troublant.

Tout a une origine

Guillaume Levy-Lambert, ex-patron de Publicis Asie-Pacifique a vécu de nombreuses expériences qui pourraient être qualifiées « hors du commun ». Et pourtant, son intelligence a su discerner une explication rationnelle en ce qui concerne sa vie, ses choix, ses origines. C’est justement ce qui est retracé dans cette exposition d’Art Contemporain, et qui laisse bouche bée.

Des dates, des rencontres, des lieux, tous aussi banals pris individuellement sont finalement expliqués et reliés par une alchimie, ou plutôt des preuves formelles... Et Guillaume Levy-Lambert y a trouvé des explications avec plusieurs faits bien réels, personnels, qui sont clairement reliés, croisés sur chacune des œuvres. Le couple franco-singapourien a ainsi constitué la collection MaGMA.

Toute décision ou concours de circonstance expliqué dans l’Art

Le père de M. Levy-Lambert, Hubert, un polytechnicien, promo 1953, de renom, et même major de son école avait beaucoup de scepticisme à propos du caractère totalement improbable en rapport avec le calendrier, qui était à ses yeux une simple histoire charmante.


                                             
    

Le dessin de Robert Malaval, « le béret basque authentique », allait apporter un nouvel élément à la démonstration et convaincre le polytechnicien cartésien.
Alors que le couple cherchait un lieu d’exposition incontournable, on leur suggère la Maison Rouge à Paris. Guillaume s’y rend et visite une exposition à propos de coiffes ethniques. Il tombe sur « le béret basque authentique ». Le dessin montre noir sur blanc des faits et décisions a priori nés du hasard, comme encore la date de naissance de Guillaume Levy-Lambert.

Il n’y a plus rien à dire : tout est clairement illustré. Pas un mot, il suffit de contempler l’Art, et de croire, pour deviner les faits de l’histoire, qu’elle soit personnelle ou professionnelle (CEO of categories de David Chan, 2007). Alors tout laisse à penser que les grandes décisions, comme les petites sont provoquées, et expliquées avant même qu’elles ne soient prises. Un patchwork intellectuel et temporel qui laisse pantois en ce qui concerne le combat entre le déterminisme et la fatalité.

Cet univers volcanique, ou plutôt MaGMa’tique’ devrait donner des idées à tous les dirigeants pour expliquer leurs décisions et leurs faits.



Nous remercions MM. Lévy-Lambert et Goh pour leur très aimable autorisation de reproduction :

"CEO of categories", huile sur toile, peint en 2007 par Davis Chan 150 x 180 cm

"Le Béret Basque Authentique", encre sur papier, dessiné en 1962 par Robert Malaval 32.5 x 23 cm, Collection Antoine de Galbert