La discrétion de certains patrons, le refus d’être médiatisé, n’entache pas ceci d’obtenir de très belles réussites et de répondre parfaitement aux souhaits des clients, qui sont parfois plus que de simples consommateurs.
Qui connaît Gérard Mulliez ? Pas grand monde. Qui connaît Auchan ? Des millions de français. C’est dans la discrétion la plus absolue que le premier a fondé le second et l’a porté au premier rang de la grande distribution française, voir mondiale. Devenant, avec sa famille, la deuxième fortune professionnelle française selon le classement du magazine Challenges qui fait référence. Le tout dans la plus grande discrétion, caché derrière les hauts murs de sa résidence de Croix dans le Nord, ville également totalement inconnue.
Dans un monde où la médiatisation est un des axes fondamentaux de l’économie, un certain nombre de dirigeants d’entreprise continue à jouer du secret le plus total, masquant une réussite tout à fait exemplaire. Qu’est ce qui conduit Marcel Roulier, Jean-Cyrile Spinetta, Yves Guénin, Jean-Pascal Tricoire, Pierre Verluca ou Antonino Ligresti, à ne pas se montrer ?
Il y a bien évidemment des raisons intrinsèquement personnelles. Ces patrons discrets sont, pour la plupart d’entre eux, des hommes discrets, souvent enracinés dans une région, où le labeur se fait dans son coin, et où seul le résultat compte. C’est le cas de l’Auvergnat Michel Rollier, l’un des deux gérants de Michelin. Ce sont donc les caractéristiques principales de discrétion, des caractéristiques personnelles, psychologiques qui sont appréciés par les collaborateurs, par les partenaires. Ainsi, Yves Guénin, le dirigeant permanent d’Optic 2000, le principal opticien de France, refuse toute médiatisation et souhaite conserver sa vie, tant professionnelle que privée, à l’abri des micros et des caméras.
Mais l’absence de flamboyance de Michel Rollier n’empêche pas les résultats de Michelin de caracoler et le groupe reste, face à une concurrence internationale agressive, le numéro un mondial du pneumatique depuis sa base provinciale de Clermont-Ferrand. C’est également le cas du corse Jean-Cyril Spinetta, dont, de plus, la personnalité a été forgée à l’enclume de l’administration de l’Education nationale où la flamboyance est considérée comme une faute professionnelle. Lorsqu’il était patron d’Air France KLM, il fallait se lever de bonne heure pour lui arracher une interview. Et pourtant ! Il aurait fait une belle tête de gondole pour une entreprise qui doit attirer des clients. La réussite d’Air France, devenue, sous sa direction, l’une des premières compagnies d’aviation mondiales, doit lui être mise entièrement à son crédit. De la même manière, l’entreprise Optic 2000 avec Yves Guénin affiche des résultats économiques flatteurs, voire insolents. Qui sait d’ailleurs que le groupe est aujourd’hui la première enseigne de distribution en France, hors distribution alimentaire, et « enseigne leader » auprès des grandes mutuelles de santé ?
De plus en plus de patrons préfèrent, aujourd’hui, ne pas apparaître car leur médiatisation n’apporterait rien à la réussite de leur entreprise. Elle serait même contre-productive. C’est par exemple le cas de dirigeants de l’industrie lourde. Que pourrait apporter une publicité autour de la personne de Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric, à la vente d’appareils de basse tension? Et pourtant, Jean-Pascal Tricoire aurait tant de choses à raconter ! Il a simplement donné une modeste interview lorsque son groupe a progressé de plus de 10 %, excusez du peu, juste après la crise.
Là aussi, il s’agit d’une rareté dans un monde industriel où les réussites françaises sont relativement rares. Cette discrétion « industrielle » se retrouve également chez Pierre Verluca qui fut, jusqu’à une date récente, le brillant, mais totalement inconnu, patron de Vallourec. Au contraire, le patron ne cesse de rendre hommage à ses prédécesseurs, qui, par exemple, ont su avant lui s'allier au japonais Sumitomo dans un partenariat dont Vallourec vient de célébrer le trentième anniversaire - cas unique dans les annales de l'industrie ! Pierre Verluca a quitté Vallourec en toute discrétion, laissant une entreprise en excellente santé.
La discrétion des patrons de l’univers de la santé relève également d’une véritable philosophie économique. Yves Guénin ne souhaite pas sa médiatisation pour laisser toute sa place à ce qui est important : les soins et conseils prodigués par les 1800 opticiens ou audioprothésistes membres du groupe Optic 2000, un réseau qui puise son origine dans le mouvement coopératif. C’est également le cas des dirigeants des groupes de santé. Ainsi, le puissant patron du groupe Générale de Santé, Antonino Ligresti, n’apparaît pas dans les gazettes alors que son groupe est le principal opérateur de l’hospitalisation privée. Il pourrait effectivement apparaître médiatiquement afin d’attirer des patients vers ses établissements. Mais Antonino Ligrestine le fait pas. Car ce qui est important, pour les patients, ce sont les chirurgiens qui opèrent, et non pas le patron qui dirige. Même si Antonino Ligresti est également chirurgien. Dans le domaine de la santé, contrairement aux autres secteurs économiques, le commercial doit s’effacer derrière ce qui est essentiel et fonde l’activité : le bien du patient.
Cependant, il convient de ne pas isoler ces trois raisons avancées pour expliquer la discrétion des patrons efficaces. Raisons personnelle, stratégique et philosophique se complètent certainement pour conduire ces hommes à ne pas apparaître dans les médias, sans pour autant que leurs entreprises en souffrent. Bien au contraire.
Dans un monde où la médiatisation est un des axes fondamentaux de l’économie, un certain nombre de dirigeants d’entreprise continue à jouer du secret le plus total, masquant une réussite tout à fait exemplaire. Qu’est ce qui conduit Marcel Roulier, Jean-Cyrile Spinetta, Yves Guénin, Jean-Pascal Tricoire, Pierre Verluca ou Antonino Ligresti, à ne pas se montrer ?
Il y a bien évidemment des raisons intrinsèquement personnelles. Ces patrons discrets sont, pour la plupart d’entre eux, des hommes discrets, souvent enracinés dans une région, où le labeur se fait dans son coin, et où seul le résultat compte. C’est le cas de l’Auvergnat Michel Rollier, l’un des deux gérants de Michelin. Ce sont donc les caractéristiques principales de discrétion, des caractéristiques personnelles, psychologiques qui sont appréciés par les collaborateurs, par les partenaires. Ainsi, Yves Guénin, le dirigeant permanent d’Optic 2000, le principal opticien de France, refuse toute médiatisation et souhaite conserver sa vie, tant professionnelle que privée, à l’abri des micros et des caméras.
Mais l’absence de flamboyance de Michel Rollier n’empêche pas les résultats de Michelin de caracoler et le groupe reste, face à une concurrence internationale agressive, le numéro un mondial du pneumatique depuis sa base provinciale de Clermont-Ferrand. C’est également le cas du corse Jean-Cyril Spinetta, dont, de plus, la personnalité a été forgée à l’enclume de l’administration de l’Education nationale où la flamboyance est considérée comme une faute professionnelle. Lorsqu’il était patron d’Air France KLM, il fallait se lever de bonne heure pour lui arracher une interview. Et pourtant ! Il aurait fait une belle tête de gondole pour une entreprise qui doit attirer des clients. La réussite d’Air France, devenue, sous sa direction, l’une des premières compagnies d’aviation mondiales, doit lui être mise entièrement à son crédit. De la même manière, l’entreprise Optic 2000 avec Yves Guénin affiche des résultats économiques flatteurs, voire insolents. Qui sait d’ailleurs que le groupe est aujourd’hui la première enseigne de distribution en France, hors distribution alimentaire, et « enseigne leader » auprès des grandes mutuelles de santé ?
De plus en plus de patrons préfèrent, aujourd’hui, ne pas apparaître car leur médiatisation n’apporterait rien à la réussite de leur entreprise. Elle serait même contre-productive. C’est par exemple le cas de dirigeants de l’industrie lourde. Que pourrait apporter une publicité autour de la personne de Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric, à la vente d’appareils de basse tension? Et pourtant, Jean-Pascal Tricoire aurait tant de choses à raconter ! Il a simplement donné une modeste interview lorsque son groupe a progressé de plus de 10 %, excusez du peu, juste après la crise.
Là aussi, il s’agit d’une rareté dans un monde industriel où les réussites françaises sont relativement rares. Cette discrétion « industrielle » se retrouve également chez Pierre Verluca qui fut, jusqu’à une date récente, le brillant, mais totalement inconnu, patron de Vallourec. Au contraire, le patron ne cesse de rendre hommage à ses prédécesseurs, qui, par exemple, ont su avant lui s'allier au japonais Sumitomo dans un partenariat dont Vallourec vient de célébrer le trentième anniversaire - cas unique dans les annales de l'industrie ! Pierre Verluca a quitté Vallourec en toute discrétion, laissant une entreprise en excellente santé.
La discrétion des patrons de l’univers de la santé relève également d’une véritable philosophie économique. Yves Guénin ne souhaite pas sa médiatisation pour laisser toute sa place à ce qui est important : les soins et conseils prodigués par les 1800 opticiens ou audioprothésistes membres du groupe Optic 2000, un réseau qui puise son origine dans le mouvement coopératif. C’est également le cas des dirigeants des groupes de santé. Ainsi, le puissant patron du groupe Générale de Santé, Antonino Ligresti, n’apparaît pas dans les gazettes alors que son groupe est le principal opérateur de l’hospitalisation privée. Il pourrait effectivement apparaître médiatiquement afin d’attirer des patients vers ses établissements. Mais Antonino Ligrestine le fait pas. Car ce qui est important, pour les patients, ce sont les chirurgiens qui opèrent, et non pas le patron qui dirige. Même si Antonino Ligresti est également chirurgien. Dans le domaine de la santé, contrairement aux autres secteurs économiques, le commercial doit s’effacer derrière ce qui est essentiel et fonde l’activité : le bien du patient.
Cependant, il convient de ne pas isoler ces trois raisons avancées pour expliquer la discrétion des patrons efficaces. Raisons personnelle, stratégique et philosophique se complètent certainement pour conduire ces hommes à ne pas apparaître dans les médias, sans pour autant que leurs entreprises en souffrent. Bien au contraire.
Cité dans cet article :
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