Un ouragan s’est abattu sur les équipes commerciales du Rafale de Dassault Aviation. C’est le suédois Saab qui a été choisi par le Brésil pour poursuivre les négociations exclusives. Problème d’attractivité pour le français ? Décryptages.
Des produits qui ne répondent pas à la demande des clients
Le Brésil a retenu le constructeur suédois préféré au Rafale. François Hollande a déclaré que le Brésil voulait « un avion moins sophistiqué, donc moins cher, et pas forcément pour l’avoir tout de suite ../.. à partir de là, le Rafale ne pouvait pas être bien placé, même si c’est un bon avion ».
La France a-t-elle encore voulu faire du zèle ? La construction du Rafale pensée par les ingénieurs français reste un produit « de luxe technologique ». Le prix de base grimpe puisque toute la technologie de pointe est disponible sur cet avion. Les ingénieurs se font plaisir de fabriquer ce qu’il y a de meilleur. Et pourtant, cela ne répond pas vraiment à la demande… L’industrie automobile française l’a compris : faire des produits adaptés aux clients. Renault a utilisé le « right contenting », et le « design-to-cost » c’est-à-dire, diminuer les prestations d’un produit pour l’adapter à la demande du client, et notamment en termes de prix.
C’est un peu comme transformer une Ligier de course en 4L. Les clients demandent dans le cas de l’avion de chasse un Rafale simplifié. Cela n’indique pas « low cost », mais accessible par rapport à un besoin spécifique. Autant dire que la France aérienne n’est pas encore prête à effectuer cet effort. Ceci est valable aussi pour l’aérospatiale, comme le déclare Geneviève Fioraso, la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche « Aujourd’hui, Arianespace, bien que numéro 1 mondial, rate des opportunités business. Pourquoi ? Par manque de petits satellites ». Il s’agit encore d’un problème de taille et de complexité, flexibilité industrielle.
Priorité aux gros marchés
Dassault Aviation s’affaire depuis plus d’un an et demi aux négociations exclusives avec l’Inde pour vendre…126 Rafale, dont le montant estimé est de 15 milliards de dollars. Effectivement, la taille du marché est autrement plus importante que celle du Brésil. Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation se montre confiant et rassurant dans la concrétisation de cette affaire, mais pour le moment rien n’est encore signé.
De la même manière, le Rafale devrait aussi s’exporter vers des autres « gros marchés », comme les Emirats Arabes Unis, le Qatar, la Malaisie et d’autres. Et pourtant bien d’autres pays, plus petits, aux commandes potentielles plus modestes pourraient être intéressés.
Compétitivité de l’hexagone
Il est certain que l’euro fort ne favorise pas les exportations, et peut-être que la Suède possédait un petit avantage sur ce point. La compétitivité française reste un enjeu majeur. Incontestablement, le made in France est cher. Et, la concurrence pour des produits où la France se sentait seule sur un marché s’intensifie. Dans un marché mature, il est certain que les produits doivent être adaptés, les performances industrielles optimisées. C’est sans nul doute une carte que la France n’a pas encore abattu et qui représente un avantage pour améliorer sans compétitivité au-delà des taxations fiscales.
Le Brésil a retenu le constructeur suédois préféré au Rafale. François Hollande a déclaré que le Brésil voulait « un avion moins sophistiqué, donc moins cher, et pas forcément pour l’avoir tout de suite ../.. à partir de là, le Rafale ne pouvait pas être bien placé, même si c’est un bon avion ».
La France a-t-elle encore voulu faire du zèle ? La construction du Rafale pensée par les ingénieurs français reste un produit « de luxe technologique ». Le prix de base grimpe puisque toute la technologie de pointe est disponible sur cet avion. Les ingénieurs se font plaisir de fabriquer ce qu’il y a de meilleur. Et pourtant, cela ne répond pas vraiment à la demande… L’industrie automobile française l’a compris : faire des produits adaptés aux clients. Renault a utilisé le « right contenting », et le « design-to-cost » c’est-à-dire, diminuer les prestations d’un produit pour l’adapter à la demande du client, et notamment en termes de prix.
C’est un peu comme transformer une Ligier de course en 4L. Les clients demandent dans le cas de l’avion de chasse un Rafale simplifié. Cela n’indique pas « low cost », mais accessible par rapport à un besoin spécifique. Autant dire que la France aérienne n’est pas encore prête à effectuer cet effort. Ceci est valable aussi pour l’aérospatiale, comme le déclare Geneviève Fioraso, la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche « Aujourd’hui, Arianespace, bien que numéro 1 mondial, rate des opportunités business. Pourquoi ? Par manque de petits satellites ». Il s’agit encore d’un problème de taille et de complexité, flexibilité industrielle.
Priorité aux gros marchés
Dassault Aviation s’affaire depuis plus d’un an et demi aux négociations exclusives avec l’Inde pour vendre…126 Rafale, dont le montant estimé est de 15 milliards de dollars. Effectivement, la taille du marché est autrement plus importante que celle du Brésil. Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation se montre confiant et rassurant dans la concrétisation de cette affaire, mais pour le moment rien n’est encore signé.
De la même manière, le Rafale devrait aussi s’exporter vers des autres « gros marchés », comme les Emirats Arabes Unis, le Qatar, la Malaisie et d’autres. Et pourtant bien d’autres pays, plus petits, aux commandes potentielles plus modestes pourraient être intéressés.
Compétitivité de l’hexagone
Il est certain que l’euro fort ne favorise pas les exportations, et peut-être que la Suède possédait un petit avantage sur ce point. La compétitivité française reste un enjeu majeur. Incontestablement, le made in France est cher. Et, la concurrence pour des produits où la France se sentait seule sur un marché s’intensifie. Dans un marché mature, il est certain que les produits doivent être adaptés, les performances industrielles optimisées. C’est sans nul doute une carte que la France n’a pas encore abattu et qui représente un avantage pour améliorer sans compétitivité au-delà des taxations fiscales.
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